Rencontre du Ministre Abayeho Gervais avec les artistes et les musiciens du Burundi.

En date du 27 Février 2024, Son Excellence le Ministre des Affaires de la Communauté Est Africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a rencontré en réunion de prise de contact, les artistes burundais pour échanger avec eux sur la situation de l’art et de la culture au Burundi.

Dans son mot d’introduction, le Ministre Abayeho Gervais a d’abord remercié le Bon Dieu pour cette rencontre longtemps attendue et a ensuite remercié ceux qui ont répondu présents à cette rencontre. Il a dit que cette rencontre était sur son agenda depuis un bon moment mais que sa tenue a été retardée par le traitement des autres dossiers aussi urgents lui laissés par son prédécesseur. Il leur a donc demandé de profiter de ce précieux moment pour exprimer librement leurs doléances ainsi que tous les défis auxquels les artistes burundais font face aujourd’hui.

Le Ministre Abayeho leur a rassuré qu’en collaboration avec les autres Responsables du Ministère ils vont leur apporter des réponses et que toutes les autres doléances non répondues dans la salle vont être transmises aux instances de la République du Burundi pour analyse et traitement.

Avant de leur passer la parole, le Ministre a formulé des mises en garde aux artistes en général et aux medias en particulier qui s’adonnent à composer ou à diffuser des chansons qui véhiculent des messages de haine au lieu d’être des artisans de la paix. A ces derniers, il a promis de saisir le CNC pour l’inviter à sévir tous ceux qui ne veulent pas s’inscrire dans la dynamique de la paix et du développement.

En guise d’illustration des musiciens engagés à la paix et au développement au Burundi, le Ministre a cité certains orchestres burundais tels que « Amabano » et les noms des chanteurs comme Ngabo Léonce, Nikiza David, Canco Hamisi et bien d’autres illustres musiciens burundais dont les messages de leurs chansons ont inspiré les burundais à la paix et au développement.

Le Ministre Abayeho Gervais a aussi invité les artistes à la créativité et à l’originalité et les a conjurés à s’abstenir du plagiat ou tout autre copier-coller au risque de s’exposer aux sanctions aujourd’hui prévues par la loi sur les droits d’auteur.

Le Ministre a reconnu en outre que le Pays manque cruellement des infrastructures adéquates pour la promotion de la musique telles que les studios d’enregistrement ou des espaces de répétitions mais a promis que le Burundi est à pied d’œuvre pour remédier à ces défis.

Il a terminé son mot d’introduction en proposant aux artistes d’organiser ensemble des événements collectifs comme des soirées culturelles, tout au moins lors des événements de célébration des fêtes nationales, en chantant et en dansant en langue nationale comme cela se produit dans les pays voisins de la Communauté Est Africaine.

Des discussions à bâton rompu du Ministre avec les artictes

 Après son mot introductif, le Ministre Abayeho a donné la parole aux artistes présents et ont pris le micro pour présenter au Ministre les divers défis ainsi que les doléances. Ils ont parlé du retour à l’authenticité et à l’identité culturelle.

Les artistes ont demandé au Ministre d’œuvrer plus concrètement à la valorisation des instruments traditionnels de musique tels que l’umuduri, l’ikembe avec un accent particulier sur l’instrument de musique « l’inanga » tout en suggérant entre autre le retour de l’émission de l’« umurya  w’inaga » sur les antennes de la radio et de la télévision nationales pendant les  heures raisonnables  d’écoute permettant à tout le monde de  suivre y compris les enfants.

Ils ont réclamé le retour des chansons très anciennes en kirundi et les danses typiquement rundi telles que l’urwedengwe, akanyarusizi, umutsibo, agasimbo, etc.

Les artistes burundais ont proposé la dénomination de l’actuel   palais des arts en « palais de Kiranga » et certains ont sollicité même le retour aux pratiques rituelles de « kubandwa » caractérisâtes de l’authenticité religieuses du Burundi des temps anciens.

Ils ont demandé vivement la mise sur pied du dictionnaire rundi actualisé et la valorisation de la langue burundaise à travers l’académie rundi. L’introduction des cours d’art et de la culture dans le programme d’enseignement primaire et secondaire.

Dans le domaine des droits d’auteur, les artistes burundais sont souvent revenus sur la protection de leurs ouvres en sollicitant le Ministre de mettre en pratique effective la loi sur les droits d’auteur. Sur ce, madame la Directrice de l’OBDA a fait savoir qu’ils sont à pied d’œuvre de l’élaboration des textes d’accompagnement de la loi sur les droits d’auteur.

Il y en a même qui ont réclamé la mise sur pied d’un numéro vert avec lequel ils pourront porter plainte de ceux qui passent outre la loi sur les droits d’auteurs surtout ceux qui jouent de la musique dans les shows ou bistrots sans l’autorisation de l’auteur. Il a promis entre autres de contacter dans les meilleurs délais le Ministre en charge de la communication, le service du CNC et le corps de police pour combattre les contrevenants en matière des droits d’auteur.

Concernant le tambour burundais, les artistes ont exprimé leur fierté que l’« Umurisho w’Ingoma z’Uburundi  soit inscrit par l’UNESCO  au patrimoine mondial de l’humanité en 2014, les artistes burundais ont tous réclamé au Ministre de poursuivre en justice les pays ou toute autre  organisation soit elle qui continue à le battre sans autorisation préalable de l’autorité nationale.

Concernant l’ouverture de la culture burundaise à l’extérieur du pays, les artistes ont notamment demandé au Ministre de leur faciliter une coopération avec les autres artistes de la sous-région. Le Ministre leur a promis de les aider à faire des contacts avec ceux des Pays Partenaires de la Communauté Est Africaine en commençant notamment par les artistes du Kenya visiblement en avance par rapport à ceux des autres pays.

Des voix des artistes souhaitent le rapatriement des objets d’arts culturels burundais volés par les colons (Belgique /Allemagne) et ont demandé à quand aura lieu ce rapatriement.

Certains ont exprimé la doléance de faciliter les touristes étrangers qui souhaitent  emporter sur eux certains objets d’arts burundais en guise de souvenir du pays tels que les tableaux et les sculptures .Sur ce point, le Directeur Général en charge du secteur de la Culture a été on ne peut plus clair que le pays a pris des mesures  visant la  protection de ses œuvres d’art raison pour laquelle ces étrangers doivent respecter les mesures prises à cet effet.

Les tambourinaires qui sortent sur invitation d’un autre pays pour aller s’y exhiber ont sollicité des facilités pour amener avec eux tous les 12 tambours gros et petits afin d’avoir les 12 voix que donnent le son du tambour lors de leurs exhibitions. Ils souhaiteraient que le Gouvernement leur facilite d’embarquer le kit complet des 12 tambours afin de disposer les 12 sons des tambours qui sont produits selon la taille du tambour.

Ces derniers ont demandé au Ministre qu’à la fin de leur exhibition, ils puissent les laisser dans une ambassade du Burundi dans ce pays pour les y conserver, cela leur faciliterait dans leur transport et pouvoir s’en servir éventuellement lors du retour dans ce pays.

Les mêmes artistes ont évoqué le cas des artistes sortis pour représenter le Burundi mais qui n’ont pas bénéficié d’une prise en charge digne couvrant tout leur séjour à l’étranger. Ils ont demandé que cela ne se reproduise plus pour éviter la honte de ce genre.

Sur le tambour, ils ont aussi demandé au Gouvernement du Burundi d’instruire les services de l’OBR à revoir à la baisse le montant de 500. 000 Fbu imposés aux groupes de tambourinaires lorsqu’ils sont invités dans des cérémonies locales.

Concernant les musées du Burundi, ils ont signifié au Ministre que ces musées (celui de Bujumbura et celui de Gitega) constituent les vitrines de la culture burundaise. C’est la raison pour laquelle ces artistes ont suggéré que l’on y construise des Villages ou des maisons reflétant l’habitat traditionnel burundais où le pays pourra y disposer les objets d’arts traditionnels sans oublier aussi d’y organiser souvent des fora culturelles et y organiser des soirées et des karaokés à la traditionnelle.

En guise de conclusion sur la rencontre avec les détenteurs de la culture burundaise, le Ministre a tenu à remercier tous ceux qui se sont exprimés et qui ont donné les contributions pour bâtir la culture burundaise dans toutes ses dimensions. Il a aussi apprécié positivement leurs interventions qui sont de nature à faire avancer le Burundi dans le secteur de la culture dont la tutelle est assurée par le Ministère des Affaires de la Communauté Est Africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.

Il a ensuite rassuré que toutes les doléances qui ont été exprimées mais qui n’ont pas trouvé satisfaction vont continuer à faire objet d’échanges avec ses collaborateurs institutionnels pour y réserver une bonne suite.

Il sied de souligner que le Ministre a terminé en recommandant aux artistes burundais de s’aimer et de collaborer entre eux comme étant chacun membre d’une seule famille pour avancer rapidement dans leur métier. Il leur a promis de ne ménager aucun effort pour les soutenir et leur offrir un environnement favorable à la promotion de la culture au Burundi. Il leur a informé que pour preuve, le Ministère a mis sur son Plan d’action prioritaire, l’aménagement et la construction d’une maison de la culture à Giheta couvrant une superficie de onze hectares (11 ha). Il a aussi informé le monde des artistes burundais que bientôt un palais de la culture sera érigé à l’endroit communément appelé « chez Haroi » et que bientôt le « ciné caméo » va être réaménagé pour servir d’espace de la culture et qu’à Ngagara, à l’endroit dénommé « CECINGA » sera construit une salle omnisport.

Le Ministre ABAYEHO Gervais a en fin remercié tous les artistes qui ont positivement répondu à son invitation tout en leur exprimant que leurs contributions sont bien notées et leur a promis d’autres rencontres de ce genre pour améliorer la culture burundaise.

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